Ikce, le jeune homme et l’espace

“Je m’appelle Ikce. Oui, Ikce tout court. Dans la Confédération, tout le monde est identifié par son code génétique, et les patronymes ont parfois disparu. Je vis dans la station Terr, une base spatiale en orbite autour de Terr III, la planète habitable de notre système. La station est un gros cylindre en rotation dans lequel vivent plusieurs dizaines de milliers de personnes. Pour moi, c’est le seul endroit véritablement sûr à des années-lumière à la ronde. L’Armada, l’armée de la Confédération, possède dans la station une unité d’intervention et un destroyer patrouille en permanence à proximité.

Un beau vaisseau, ce destroyer : d’une longueur de 600 mètres, il transporte un bataillon d’abordage, toujours prêt à intercepter des intrus ou à secourir un vaisseau attaqué par des pirates. Son nom de baptême est Immonde Chamelle. Drôle de nom pour un vaisseau de guerre, me direz-vous ? Pas tant que ça. L’Armada, comme toutes les armées, a ses traditions, notamment celle de donner des noms pittoresques à ses vaisseaux, tels que Jolie Brouette ou encore Interdiction de Stationner et Espace Loukoum. Cela date de la fondation de l’Armada, à l’époque où les Baronnides voulaient se démarquer de leurs ancêtres Erennides - ceux-ci donnaient à leurs vaisseaux des noms ronflants tels que l’Invincible, le Victorieux ou autre Amiral Trérakistos (le héros d’une guerre oubliée).

Je connais bien les militaires de la station Terr et il m’arrive de travailler avec eux, en particulier avec le Lieutenant Hortez, qui est l’officier des cartes de la station. Il dirige les aiguilleurs de l’espace, qui dressent continuellement l’état des routes stellaires et interplanétaires, afin de les rendre plus sûres.

De temps à autre, je prends place à bord d’un patrouilleur et j’établis le meilleur chemin pour atteindre un point précis en un minimum de temps. Parfois, cela peut sauver des vies.

Si j’ai des projets d’avenir ? Non. J’ai envie de vivre au jour le jour, d’aider mes amis, et de passer du bon temps. J’ai sans doute encore 180 ans à vivre, alors je ne suis pas pressé de m’enferrer dans une vie routinière.”